Note générale :
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Les poèmes du "Feu d'une nuit d'hiver", d'abord écrits à Jérusalem en 1984 dans le langage du peuple de la Basse-Alsace, emportent dans le même élan une méditation tantôt lyrique, tantôt ironique sur le sombre passé de notre génération. Face aux périls de cette fin de siècle évoquée sous les apparences d'une foire d'arrière-saison, ils tentent de conjurer un avenir peut-être plus menaçant encore. Tendresse et moquerie se mêlent dans cette épopée rhénane à la fois bouffonne et funèbre qui porte témoignage de notre double destin. Elle expose à notre regard le "monde d'en bas", tel qu'il apparaît dans la cruelle clarté du "monde d'en haut". "Feu pauvre et nu, jailli de la boue à la nue, entre agonie et joie", le silence reste, en nous, la demeure secrète de la parole : Nous avons un bon-lieu ailleurs, une confiance gardée dans l'ailleurs bienveillant, là-bas où meurt et refleurit, sur la source muette, la verte lumière vespérale!
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