Note générale :
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Mado Habite à Saint-Colmer (Nord), dans une cité qu'on a construite en 1960 sur l'emplacement d'anciens jardins ouvriers. Un femme lui rend visite, la questionne, dialogue avec elle, recueille ses réponses, l'assiste. Mado parle, elle raconte sa famille, sa fatigue, l'alcool, la vie sans horizons, son désarroi devant la solitude, mais surtout son amour pour Lucien, qui purge en ce moment une peine de dix ans de prison pour viol. Au fur et à mesure de leurs rencontres, on voit se fissurer le fragile barrage de vérités contradictoires que Mado, avec un arrachement farouche, tente de dresser contre ce mot unique et terrible "viol". Petit à elle s'achemine vers une insoutenable vérité. Le sujet véritable de se livre est là : une femme parle, avec son langage à elle, restitué dans ses défenses, ses locutions, ses tournures. A travers cette parole sans intermédiaire, un monde se découvre, le monde des gens qu'on dit ordinaires, souvent trahi par la prétendue objectivité des témoignages bruts. Ici, c'est paradoxalement le détour d'une fiction qui vient lui donner tout son poids de vérité
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