Note générale :
|
Les témoignages réunis ici par Igal Sarna sont à la fois étonnants et poignants, ils représentent ce que l'on pourrait appeler "le revers de la médaille", cette autre réalité souvent cachée ou inavouée d'un pays marqué par les guerres, les vagues successives d'immigration, le souvenir de la shoa et les difficultés quotidiennes. Igal Sarna, malgré son incontestable talent d'écrivain, ne cherche pas à romancer la réalité. Il accumule les faits, remontant souvent assez loin dans le passé pour mieux cerner les destinées individuelles. des vies entières sont ainsi retracées de façon presque chaotique, en accéléré, en condensé, et c'est toute la fragilité de notre condition humaine : l'existence dans ce que son déroulement peut avoir d'absurde, de nom maîtrisé, d'inattendu qui est mis en lumière. Au fil des pages, l'on mesure ce que le titre suggère avec une trompeuse légèreté. "Il faisait nuit. J'ai sauté du train et je me suis étalé de tout mon lon dans une flaque d'eau glacée. Je ne voulais plus me relever. Cela m'était égal. Je me sentais libre. J'étais devenu sable, étoile, pierre, eau, poisson. Je ne savais plus qui j'étais, ni comment ni pourquoi. J'éprouvai un bonheur absolu qui me marquerait pour toujours". Ces remarquables récits apportent un regard bouleversant et sans concession sur la société israélienne
|